Mon corps ce n’est pas moi ; ma pensée, où va-t-elle ?
C’est un rayon qui part de mon âme immortelle ;
Elle fuit, et je sens que je n’ai rien perdu ;
Ce corps, dont je me sers, il te sera rendu,
Poussière, et si de rien jamais rien ne peut naître,
J’étais, puisque je suis et je dois toujours être.
Je m’enfonce, à plaisir, dans l’ombre du passé ;
J’y cherche à débrouiller le fil embarrassé,
D’une longue action qui toujours se prolonge ;
Et ce qu’on fait souvent pour démêler un songe,
J’assemble les débris d’un sommeil agité ;
Il semble quelquefois qu’on ait toujours été.