Je t’attendais devant le cinéma nommé Éden.
Huit heures et demie avions-nous dit devant ce cinéma.
L’Astragale de Sarrazin je l’avais vu la veille.
Une histoire d’amour très passionné. Je ne te vois
toujours pas arriver. Je voulais revoir avec toi
ce film d’amour très passionné, mais la rue était pleine
d’ombre et vide vide de gens entrant au cinéma ;
je n’attends plus qu’un bus pour me renfuir avec ma peine.
Je m’étais dit : invitons-le ce soir au cinéma
pour voir ce film d’amour très passionné, et puis un verre
de bière qu’on aurait pris, un verre de bière, un verre de joie
pour se donner du cœur au ventre. Un verre de peine amère
maintenant je bois. J’embrasserai mon oreiller au lieu de toi.
Toute une nuit pour changer en pardon des flots de haine.