Antoinette Deshoulières 

 
   

Entre deux draps de toile belle et bonne,
Que très souvent on rechange, on savonne,
La jeune Iris au cœur sincère et haut,
Aux yeux brillants, à l’esprit sans défaut,
Jusqu’à midi volontiers se mitonne.
 
Je ne combats de goûts contre personne :
Mais franchement sa paresse m’étonne ;
C’est demeurer seule plus qu’il ne faut
        Entre deux draps.
 
Quand à rêver ainsi l’on s’abandonne,
Le traître amour rarement le pardonne ;
À soupirer on s’exerce bientôt ;
Et la vertu soutient un grand assaut,
Quand une fille avec son cœur raisonne
        Entre deux draps.