Bernard de La MonnoyeÉtat de la vie de l’auteur en MDCXC

 
   

Ami je suis mort, autant vaut,
À me désoler tout conspire ;
Je joue et perds, c’est mon défaut,
Et joueur qui perd ne peut rire.
 
J’ai toujours trop froid ou trop chaud,
Si je choisis je prends le pire ;
J’ai moins de santé qu’il ne faut,
D’enfants plus que je n’en désire.
 
Mes plus beaux jours s’en vont passés ;
Mes meilleurs contrats évincés ;
Un cruel traitant me dévore.
 
Cependant je suis amoureux,
Et Célimène m’aime encore :
Je ne suis pas trop malheureux.