Laurent DrelincourtSur les Vents

 
   

Voix sans poumons, corps invisibles,
Lutins volants, char des oiseaux,
Vieux courriers, postillons nouveaux,
Sur terre, et sur mer, si sensibles ;
 
Doux médecins, bourreaux terribles,
Maîtres de l’air, tyrans des eaux,
Qui rendez aux craintifs vaisseaux
Les ondes fières ou paisibles ;
 
Vents, qui, dans un cours inconstant,
Naissez et mourez, chaque instant,
Mes jours ne sont qu’un vent qui passe ;
 
Mon cœur fait naufrage en la mort :
Mais Dieu, du souffle de sa Grâce,
Pousse mon âme dans le port.

 

   

Voix sans poûmons, Corps invisibles ;
Lutins volans, Char des Oiseaus ;
Vieux Courriers, Postillons nouveaus,
Sur Terre, et sur Mer, si sensibles :
 
Dous Médecins, Bourreaus terribles ;
Maitres de l’Air, Tyrans des Eaus ;
Qui rendez, aus craintifs Vaisseaus,
Les Ondes fiéres, ou paisibles :
 
Vens, qui, dans un cours inconstant,
Naissez, et mourez, chaque-instant ;
Mes jours ne sont qu’un Vent qui passe.
 
Mon cœur fait naufrage en la Mort :
Mais Dieu, du Soufle de sa Grace,
Pousse mon Ame dans le Port.