Ceux qui dussent parler sont muts.
Les loyaux sont pour sots tenus.
Je n’en vois nuls
Qui de bonté tiennent plus compte.
Vertus vont jus, péché haut monte.
Ce vous est honte,
Seigneurs, grands, moyens et menus.
Flatteurs sont grands gens devenus
Et à hauts états parvenus,
Entretenus,
Tant que rien n’est qui les surmonte.
Ceux qui dussent parler sont muts.
Nous naquîmes pauvres et nus.
Les biens nous sont de Dieu venus,
Nos cas connus
Lui sont pour vrai, je vous le conte ;
Pape, empereur, roi, duc ou comte,
Tout se mécompte,
Quand les bons ne sont soutenus.
Ceux qui dussent parler sont muts.