Je vis de peu.
J’entends tinter des pierres dans ma tête.
On vient me visiter — un peu pour entendre ce bruit et pour m’aider à fabriquer de la mousse.
Je suis très bien comme cela.
Il paraît que ça me va à merveille.
Il ne me manque qu’un joyeux scorpion sur la bouche.
J’entends au loin mes amis qui m’appellent.
Ils ont des voix attendrissantes.
Ils m’exhortent à m’échapper.
C’est gentil.
Ça réconforte.
D’ailleurs ils ignorent totalement que je suis dans un pavé.
C’est mieux ainsi, leur mauvais sang tournerait à l’aigre.
C’est drôle comme le centre du cyclone est calme, immobile, champêtre...
On se croirait presque en sécurité, n’était-ce un méchant ver de terre dans la poitrine qui fait : zhm... zhm...
en brodant par-ci par-là dans la viande spéculative.
On pourrait aussi trouver à redire à l’arc électrique qui fonctionne obstinément d’une tempe à l’autre.
Mais à part ça...