Madeleine Des Roches 

 
   

Pleurant amèrement mon douloureux servage,
Qui tient mon corps malsain, mon esprit en souci,
Le cœur comblé d’amer, le visage transi,
Cachant l’ombre de vie en une morte image.
 
Je cherche vainement qui l’esprit me soulage,
Le Médecin du corps j’éprouve vain aussi,
D’un front Saturnien, d’un renfrogné sourcil
Je trouve tout ami en amitié volage.
 
Voyant donc mes malheurs croître en infinité,
N’éprouvant rien qu’ennui, peine et adversité,
Un céleste désir élève ma pensée,
 
Disant, il ne faut plus en la poudre gésir,
Il faut chercher au Ciel le bienheureux plaisir,
„ N’espère pas salut en une nef cassée.

 

   

   Pleurant amerement mon douloureux seruage,
Qui tient mon corps mal sain, mon esprit en souci,
Le cœur comblé d’amer, le visage transi,
Cachant l’ombre de vie en vne morte image.
   Ie cherche vainement qui l’esprit me soulage,
Le Medecin du corps i’eprouue vain aussi,
D’vn front Saturnien, d’vn renfrongné sourci
Ie trouue tout amy en amitié volage.
   Voyant donc mes mal-heurs croistre en infinité,
N’eprouuant rien qu’ennuy, peine & aduersité,
Un celeste desir esleue ma pensee,
   Disant, il ne faut plus en la poudre gesir,
Il faut chercher au Ciel le bien-heureux plaisir,
„ N’espere pas salut en vne nef cassee.