Je regrette en pleurant les jours mal employés
À suivre une beauté passagère et muable,
Sans m’élever au ciel et laisser mémorable
Maint haut et digne exemple aux esprits dévoyés.
Toi qui dans ton pur sang nos méfaits as noyés,
Juge doux, bénin père et sauveur pitoyable,
Las ! relève, ô Seigneur ! un pécheur misérable
Par qui ces vrais soupirs au ciel sont envoyés.
Si ma folle jeunesse a couru mainte année
Les fortunes d’amour, d’espoir abandonnée,
Qu’au port, en doux repos, j’accomplisse mes jours,
Que je meure en moi-même, afin qu’en toi je vive,
Que j’abhorre le monde et que, par ton secours,
La prison soit brisée où mon âme est captive.