Cette source de mort, cette homicide peste,
Ce Péché, dont l’Enfer a le monde infecté,
M’a laissé pour tout être, un bruit d’avoir été,
Et je suis de moi-même une image funeste.
L’Auteur de l’Univers, le Monarque céleste
S’était rendu visible en ma seule beauté ;
Ce vieux titre d’honneur qu’autrefois j’ai porté,
Et que je porte encore, est tout ce qui me reste.
Mais c’est fait de ma gloire, et je ne suis plus rien,
Qu’un fantôme qui court après l’ombre d’un bien,
Ou qu’un corps animé du seul ver qui le ronge.
Non, je ne suis plus rien, quand je veux m’éprouver,
Qu’un esprit ténébreux, qui voit tout comme en songe,
Et cherche incessamment ce qu’il ne peut trouver.