Jean de La Ceppède 

 
   

Des peureux oiselets la troupe gazouillarde
Au simple mouvement, au moindre petit bruit
D’un caillou qu’un passant dans le taillis hasarde,
Part, s’envole en désordre et s’écarte et s’enfuit.
 
Cependant qu’ils s’en vont où la peur les conduit,
Ils trouvent le péril de leur fuite couarde.
L’un donne dans la glu qui sa fuite retarde,
L’autre dans le filet qu’on a tendu la nuit.
 
Christ ainsi prisonnier fut la pierre jetée
Au milieu de sa troupe aussitôt écartée,
Chacun des siens se lâche à sa fragilité.
 
Et fuyant leur salut, pour fuir la potence,
L’un donne, variable, au ret de l’inconstance,
L’autre se jette au glu de l’infidélité.