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Étant donné le gaz d’éclairage...
l’air mort l’air
qui n’a pas de fin
étant donné le vide
vert nu
que je vis ai vécu vivrai
sans fin et sans air...
étant donné ta maigreur
ton cou de rapace...
étant donné l’acharnement du chardon
sur le talus d’en face...
étant donné la survie
d’une oreille romane dans la ruelle
sans reflets
de ton iris byzantin...
étant donné le deuil et la voûte
et l’accommodation de l’une à l’autre
et la poussée du goître
en chacun
ce que les maîtres-mots
recrachent
avant l’aube, en rupture
de fiel,
ce n’est plus
le monde, dans sa mort, suspendu,
sagittaire décomposé...
... mais dérivant du fond de l’œil
et aggravant sa cécité
une rincée de poivre, ou,
rouge, — un élevage de poussière...