C’est l’époque où caché dans la cabane, on guette
Les oiseaux de passage au ciel couleur de boue.
Il pleut. Je suis dans le salon où ma sœur joue
Et chante pour moi seul les amours du poète.
Et ces cris de douleur sur mon âme inquiète
Passent — comme le vent d’automne au jardin triste :
Elle songe à tous ceux pour qui l’amour humain,
L’amour est ce qui vaut la peine qu’on existe...
Et cette âme, ô mon Dieu, seule sur le chemin
Où c’est loin de l’amour, que votre amour l’attire, —
Elle vers qui descend le vol de rêves pires —
Pleure au cœur de ce soir d’octobre inconsolable.
Ce soir dont les brouillards traînent au ras des sables,
Où les pins vagues sont des fantômes blessés
Comme des amitiés et des amours passés...
Le ciel, pâle de crépuscule, se dévoile.
Le vent fait repleuvoir sous le couvert du bois.
C’est l’heure, où vers la fin de septembre, autrefois.
On jouait au premier qui verrait une étoile.