Cela est impossible, impossible. Je t’en supplie à genoux, avec larmes, toutes les larmes que j’ai pleurées sur cette horrible lettre, ne m’abandonne pas ainsi.
Songes-tu combien c’est affreux de te reperdre à jamais pour la seconde fois, après avoir eu l’immense joie d’espérer te reconquérir. Ah ! mes amours ! ne sentez-vous donc pas à quel point je vous aime !
Qui lavera vos seins magnifiques, maîtresse ? Quelle main lascive épongera leur splendeur D’un geste délicat, lent comme une caresse À les faire exulter de joie et d’impudeur ?
« Où étais-tu ? — Chez la marchande de fleurs. J’ai acheté des iris très beaux. Les voici, je te les apporte. — Pendant si longtemps tu as acheté quatre fleurs ? — La marchande m’a retenue.
— Tu as les joues pâles et les yeux brillants. — C’est la fatigue de la route. — Tes cheveux sont mouillés et mêlés. — C’est la chaleur et c’est le vent qui m’ont toute décoiffée.
Le lendemain, je suis allée chez elle, et nous avons rougi dès que nous nous sommes vues. Elle m’a fait entrer dans sa chambre pour que nous fussions toutes seules.
J’avais beaucoup de choses à lui dire ; mais en la voyant j’oubliai. Je n’osais pas même me jeter à son cou, je regardais sa ceinture haute.