Quand j’énerve mes doigts dans vos épaisseurs claires Grands poils blonds, agités d’un frisson lumineux, Je crois vivre géante, aux âges fabuleux Et broyer sous mes mains les forêts quaternaires. [...]
La rivière est presque à sec ; les joncs flétris meurent dans la fange ; l’air brûle, et loin des berges creuses, un ruisseau clair coule sur les graviers.
C’est là que du matin au soir les petits enfants nus viennent jouer. Ils se baignent, pas plus haut que leurs mollets, tant la rivière est basse.
Je frissonne ; la nuit est fraîche, et la forêt toute mouillée. Pourquoi m’as-tu conduite ici ? mon grand lit n’est-il pas plus doux que cette mousse semée de pierres ?
Ma robe à fleurs aura des taches de verdure ; mes cheveux seront mêlés de brindilles ; mon coude, regarde mon coude, comme il est déjà souillé de terre humide.