Si tu veux être aimé d’une femme, ô jeune ami, quelle qu’elle soit, ne lui dis pas que tu la veux, mais fais qu’elle te voie tous les jours, puis disparais, pour revenir.
Si elle t’adresse la parole, sois amoureux sans empressement. Elle viendra d’elle-même à toi. Sache alors la prendre de force, le jour où elle entend se donner.
Ici gît le corps délicat de Lydé, petite colombe, la plus joyeuse de toutes les courtisanes, qui plus que toute autre aima les orgies, les cheveux flottants, les danses molles et les tuniques d’hyacinthe.
Plus que toute autre elle aima les glottismes savoureux, les caresses sur la joue, les jeux que la lampe voit seule et l’amour qui brise les membres. Et maintenant, elle est une petite ombre.
Myromêris et Maskhalê, mes amies, venez avec moi, car je n’ai pas d’amant ce soir, et, couchées sur des lits de byssos, nous causerons autour du dîner.
Une nuit de repos vous fera du bien : vous dormirez dans mon lit, même sans fards et mal coiffées. Mettez une simple tunique de laine et laissez vos bijoux au coffre.
Un rêve m’a hanté dans mes heures de veille : Écrire pour moi seul et mourir inconnu, Sans avoir dit pourquoi mon âme s’émerveille, Ni révélé la voix qui frappe mon oreille. Je m’en serais allé comme j’étais venu. [...]